Week-end du G3I du 25 au 27 octobre 2013 à Klingenthal : "Citoyens et citoyennes de convictions et cultures différentes, co responsables de la construction d'une Europe démocratique et multiconvictionnelle" 

Les élections européennes ayant lieu en 2014, ce week-end à quatre objectifs complémentaires : 
1. Affiner la réflexion sur les articulations entre les différentes modalités de l'exercice de la démocratie, entre citoyenneté européenne, appartenances collectives et multiplicité des convictions , et sur les priorités à mettre en oeuvre 
2. Préparer un document en plusieurs langues à diffuser au personnes concernées avant les élections européennes, présentant le résultat de nos réflexions 
3. Jeter les premières bases pour un colloque dans les locaux de l'UE qui permettrait un débat sur les éléments proposés dans le document diffusé 
4. Préparer des interventions pour le Forum Mondial de la Démocratie en novembre 2013 à Strasbourg 

  

Pour une culture laïque interconvictionnelle


Pour lancer notre travail, j’aimerais rapidement introduire la problématique et les objectifs de notre WE, à partir de la réflexion du G3i.


I Problématique


Cette problématique s’articule autour de la trilogie religions- courants de pensée/Personnes/Etats- Union Européenne et sur ses modulations européennes, trilogie su laquelle s’est aussi focalisé le travail mené par la Conférence des OING du Conseil de l’Europe sur droits de l’Homme et Religions et qui a produit, outre un important rapport, des recommandations aux Etats membres, des pistes de réflexion et d’ actions aux Religions et à leurs membres, et enfin un appel aux citoyens et citoyennes d’Europe Cette trilogie est centrée sur la personne. En effet, il s’agit de réfléchir aux conditions politiques, culturelles, spirituelles, économiques et sociales qui permettent à chaque personne de vivre harmonieusement, de s’accomplir et s’épanouir en parcourant au mieux son chemin d’humanité, ce qui impose le respect des autres et la reconnaissance mutuelle ; a la manière de s’organiser pour permettre à chaque personne de devenir ce qu’elle se sent appelée à être, d’accomplir sa destinée et de réaliser ses objectifs. Or, cette trilogie se compose de : 

  • 1) Trois pôles en interaction mutuelle dans un environnement en profonde mutation :
    o L’Europe et chacun de ses états sont de plus en plus pluriconvictionnels et pluriculturel ;
    o La mondialisation et le développement de l’Europe réduit l’autonomie des Etats ;
    o Les progrès des sciences exactes et humaines, le développement des relations a l’échelle
    mondiale font évoluer les manières d’être en société ;

2) Trois entités qui évoluent différemment et dont les rôles respectifs changent
o Les personnes : mues par leurs convictions en fonction de ce qu’elles perçoivent et non de
ce qui est (nous devrons réfléchir à la manière de réduire l’écart entre la réalité et sa
perception):
 se trouvent en présence de nombreuses convictions d’ou
 perte de repères et désorientation
 perception de ne plus être chez soi, ne plus savoir qui on est : perte
d’identité, perte de sécurité
 déstabilisation, remises en cause de ses convictions s’autonomisent vis-à-vis des religions et des courants de pensée : importance des libertés de pensée et de conscience :

 Attitude vis-à-vis des religions changent
 Religion a la carte
 Les responsables cultuels ne représentent plus nécessairement les positions des membres des religions sur les questions sociétales  Se sentent éloignés des centres de décision
 Sentiment d’impuissance sur les décisions
 Sentiment de non appartenance à une nation ou à l’Europe,
 Désintérêt pour la politique pouvant aller jusqu’au dénigrement des
personnes engagées dans la politiuqe.
o les religions subissent des évolutions importantes :
 Dans de nombreux pays ou la religion a eu un rôle structurant, la sécularisation
modifie les relations religions/Etats, une légitimité cultuelle ne donne plus de
légitimité politique
 les religions sont pour leurs adeptes porteuses de sens et de valeurs, elles jouent donc un rôle important, mais elles ne sont plus les seules  Les raisons de « croire», comme les croyances, changent  les manières d’exprimer les valeurs dont elle sont porteuses et d’en vivre (culte, habitudes de vie, etc. ) évoluent.
 Certaines manières de de vivre aujourd’hui ces valeurs sont contestées, même par certains membres des religions  l’autonomisation de leurs adeptes :  les oblige à revoir leurs relations avec eux  Engendre une diversité de courants au sein des religions,  Les invite à revoir certaines de leurs positions qui parle, de quoi, au nom de qui ?
o Les Etats sont confrontés à des demandes contradictoires et doivent gérer au mieux les conflits qui peuvent surgir.
 Ils réagissent différemment en fonction de leur histoire, et des forces politiques et sociales en présence ;
 Relations avec les religions et courants de pense changent
 La démocratie représentative sous sa forme actuelle ne répond plus aux attentes
des citoyens
 Les fonctionnements sont à revoir.

3) Trois entités dont les rôles, les relations et les modes de fonctionnement doivent évoluer pour permettre à chacune de réaliser ses objectifs et maintenir un « vivre ensemble » - dans un contexte pluri convictionnel et pluriculturel.
- dans le respect des droits de l’Homme (question : sens différents sous les mêmes mots), de la démocratie et de l’Etat de droit ce qui constitue un cadre normatif.
o Etats : Ils doivent créer, dans ce cadre normatif, les conditions d’un vivre ensemble
harmonieux et mettre en place les structures adéquates :
 4 principes de base à respecter :
· Libertés de religion et liberté de conscience, avec tout ce que cela
implique
· Non-discrimination en fonction de la religion ou du courant de
pensée, notamment
· Séparation et autonomie réciproque Etat/institutions religieuses
· Neutralité vis-à-vis des religions et courants de pensée, dans la
mesure
 Consultation des citoyens sous une forme à discuter prenant en compte’ la
diversité des courants de pensée et de convictions
 Articuler démocratie représentative et démocratie participative de façon
interconvictionnelle.
 Relations inter-Etats sur ces questions
o Religions doivent :
 organiser leurs relations avec les Etats suivant les 4 principes précédents.
5 critères d’évaluation de ces relations sont proposés par Bernard Quelquejeu :
· Garanties et limitation du pluralisme religieux et convictionnel
· Statut juridique des Eglises et des organisations de conviction
· Rétribution des agents du culte et le financement des activités des
Eglises et des ONG ; qui est l’employeur ?
· Financement et gestion des services publics délégués aux Eglises
et courants de conviction (Ecoles, hôpitaux, etc…). Quid des droits
de l’Homme et de la pluralité de convictions ?
· Prise en compte de la désinstitutionalisation des croyances et de
la désaffection envers les Eglises
 accepter et reconnaître la présence d’autres religions et des courants de pensée,
et établir un dialogue : qui ? quand ? comment ? « Vivre avec et non à côté »
 s’engager dans le dialogue « intra-religieux » pour prendre en compte la diversité
des courants en leur sein ;
 reconnaître que tous les citoyens et citoyennes ne partagent pas forcément leur
conception de la vie, des manières de vivre et des comportements sociaux, et donc
ne pas les imposer, ce qui n’empêche pas les religions de faire connaître leur point
de vue dans le cadre du débat démocratique. Qui ? Quand ? Comment ? sur quoi ?
o Personnes : étant des individus s’humanisant et se construisant en société, il y a deux
aspects : un aspect personnel et un aspect social et structurel :
- Aspect personnel
 Atteindre la maturité, c’est-à-dire selon Bernard Quelquejeu, se servir de son
intelligence sans être dirigé par un autre
· Education
· Passage de la conviction héritée à la conviction personnelle
(cf.BQQ) pour sortir des préjugés et des a priori
 Développer une culture et une attitude interconvictionnelle
· Prendre conscience que nous partageons la même humanité sous
des formes différentes, exprimée à travers des cultures
différentes ;
· Passage de la tolérance, au respect, puis à la reconnaissance
mutuelle des autres, passage du pluri à l’inter
 Développer une compétence interconvictionnelle (cf. les quatre stades proposés
par BQQ : déni des différences convictionnelles, dévalorisation des convictions des
autres, attitude pluriconvictionnelle, reconnaissance mutuelle et attitude
interconvictionnelle )
 Développer le dialogue interculturel en vérité
· Passage de la conviction personnelle à la conviction partagée
· Réaliser des compromis sans compromission
 Place d’internet et des réseaux sociaux dans cette démarche
Qui ? Avec qui ? Comment ? Où ?
- Aspect social et structurel
 Organisation des espaces permettant ces développements : deux approches
· « Individuelles » : chacun essaye d’imposer son point de vue
· « interconvictionnelle » : chacun essaye de trouver les
propositions opérationnelles les plus satisfaisantes pour tous


II Objectifs de notre WE


1) Se poser les bonnes questions et apporter des éléments de réponse : Exemples
- Au niveau des personnes
 Comment sensibiliser les personnes à une attitude intercinvictionnelle ? Où,
Quand ? Comment ? avec qui ?
 Comment mettre en place des lieux de dialogue interconvictionnel ?
 Sur quelles questions mettre en oeuvre ce dialogue ?
- Au niveau des interactions Etat/Europe/Personnes
 Comment faire advenir une consultation interconvictionnelle ? Comment créer
dans chaque pays et au niveau européen une forme concrète d’espace
interconvictionnel ?
Introduction au WE de Klingenthal 26 octobre 2013 Page 5
· Qui ? Légitimité représentativité
· Comment ? Quelle instance ? Sous quelle forme ?
· Quoi ? sur quel sujet ?
· Sur le plan pratique, peut-on essayer de transformer l’EPPE en structure
du parlement Européen ?
2) Trouver les bons interlocuteurs au niveau européen
 Au parlement européen :
· Proposer d’instituer des consultations régulières dans le cadre de
plateformes interconvictionnelles
· Sur le plan pratique, peut-on essayer de transformer l’EPPE en structure
du parlement Européen ?
 A la commission :
· Proposer d’instituer des consultations régulières dans le cadre de
plateformes interconvictionnelles. 
 Autres ?
3) Propositions pour mettre en oeuvre de façon démocratique et interconvictionnelle l’article
17 du TFUE
 Mise en oeuvre du « code de bonnes pratiques » de la Conférence des OING au
niveau européen ?
 Structures et organisations permettant la mise en oeuvre de la démocratie
participative dans un cadre interconvictionnel en l’articulant avec la démocratie
représentative
4) Préparation du document (manifeste) à diffuser lors des élections européennes
5) Suite de cette rencontre : jeter les bases pour un colloque au niveau du parlement ou de la
commission

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