On assiste ainsi à un retour des religions dans les préoccupations de la société (en fait, bien souvent, à un recours aux religions). Mais la diversité entre les religions et à l’intérieur de chaque religion, qui peut être source de richesse, peut aussi contribuer à la remise en cause du consensus sur lequel s’est construite l’Europe, notamment à cause des différences de convictions personnelle, partagée et dialogue interconvictionnel perspectives qu’elles offrent, des valeurs et des règles de vie parfois contradictoires qu’elles prônent, avec le risque d’une montée en puissance des enfermements dans des traditions ou des particularismes identitaires, voire des intégrismes religieux. Qu’en est-il des valeurs et des 3 piliers sur lesquels l’Europe est fondée?

On voit ainsi apparaître des conflits tels que :

  • la Vérité ou les vérités : C’est ma vérité qui est la seule vraie, conduisant à des conflits de vérités, relativisme ou expressions culturelles différentes, peur de la remise en cause de ce que je crois vrai, 

  • universalité des droits de l’Homme remise en cause, les religions sont –elles soumises aux droits de l’Homme ou inversement ?

  • Les droits de l’Homme s’appliquent-ils aux organisations religieuses ? Délimitation du champ d’application des Droits de l’Homme, droit ou éthique ?

  • Liberté d’expression, blasphème, sacré et droit de critiquer les religions,

  • Critique des religions et discours de haine, islamophobie, christianophobie,

  • Visibilité des religions dans l’espace public, lieux de culte, symboles religieux,

  • Modes d’existence et de vie (vêtements, voile, viande kacher, etc..), vacances légales actuellement chrétiennes,

  • Droits et vie en couple des personnes homosexuelles,

  • Egalité de droits et de responsabilité des femmes, dans la société civile et les institutions religieuses, mariages forcés, violences contre les femmes, etc. 

  • Maîtrise de la sexualité et de l’enfantement, contraception, avortement,

  • Relations religions et politique, dualité séparation/relation Etc.

  • Il est donc essentiel de retrouver un consensus permettant de créer les conditions d’un vivre ensemble harmonieux grâce auquel chaque personne habitant en Europe peut donner sens à sa vie, y vivre en plénitude, s’y épanouir et accomplir librement son destin 
Pour ce faire, se posent deux types de questions:

  • a) une série de questions conceptuelles: Quelles valeurs partager, quelles attitudes 
adopter, comment s’organiser pour reconstruire le consensus permettant de bien vivre ensemble, quelles règles communes de vie adopter? Quel peut-être le rôle et la place des religions et courants de pensée dans la société dans cette prise de conscience, notamment l’articulation pouvoir/service? Comment les OING peuvent-elles contribuer à aider les membres des religions et courants de pensée à se mobiliser dans ce travail de prise de conscience, nécessaire pour faire avancer le consensus dans le cadre des droits de l’Homme?

  • b) une question opérationnelle : Sous quelles formes institutionnelles les associations religieuses, les Eglises, les organisations non-confessionnelles et philosophiques pourraient- elles prendre part, dans le plein respect du caractère laïque des institutions européennes, à l'élaboration des décisions relevant de la compétence des autorités politiques européennes, et ceci dans « tous les domaines d'action de l'Union » pour contribuer à l’élaboration de règles permettant de mieux vivre ensemble? 

Pour répondre à ces deux types de questions, le G3i propose une organisation qui permette le passage de la conviction personnelle à la conviction partagée, puis à des propositions opérationnelles dans le cadre législatif.