Certains membres du G3I participent -  en tant que représentant de leurs organisations respectives - aux rencontres annuelles sur la "Dimension religieuse du dialogue interculturel du Conseil de l'Europe". Cette année, en 2012, la rencontre s'est tenue à Durrès et portait sur : "Prendre des responsabilités pour l'Europe de demain: le rôle des jeunes dans la dimension religieuse du dialogue interculturel".

Voici les discours de François Becker, Gabriel Nissim, James Barnett et Michel Aguilar

 Rencontre du Conseil de l'Europe 2-3 septembre 2012 Durres Albanie Dimension religieuse du dialogue interculturel

Intervention lors du Panel I de François Becker, Secrétaire Général représentant du Réseau Européen Eglises et Libertés au Conseil de l'Europe, et Président du G3i, Groupe de travail International, Interculturel et Interconvictionnel.

 

Je partage ce qui a été dit par Mme Elkoubi et par les intervenants lors de la session d'ouverture. J'aimerais néanmoins apporter quelques précisions et faire quelques commentaires :

e)Tout d'abord, je suis convaincu qu'il existe des valeurs immanentes, c'est-à-dire

des valeurs non relatives (à une époque, à une culture, à un contexte socio-politique donné ou à une religion) qui transcendent les cultures, les religions et le temps. Ces valeurs traduisent 1) ce que sont les êtres humains, leur nature, leur être profond, ce qui caractérise leur humanité, et 2) les conditions permettant à chaque être humain de se développer, d'achever son humanisation, bref de se réaliser pleinement. Mais ces valeurs peuvent être justifiées différemment suivant les religions et les philosophies et peuvent être exprimées différemment suivant les cultures.

f)Ensuite, je pense qu'il n'y a pas d'opposition entre valeurs humanistes (c'est-à-dire les valeurs prônées par les humanistes) et valeurs religieuses (c'est-à-dire valeurs prônées par les religions), à condition, bien entendu, de ne pas confondre une valeur et son expression, parfois assimilée à la tradition, qui peut être liée à une culture ou une époque donnée. En effet, je pense sincèrement que les religions ne peuvent remplir leurs objectifs et réaliser leur finalité que si elles contribuent aussi au développement de l'humanité des êtres humains. Il n'y a donc pas opposition, mais perspectives différentes, notamment sur l'origine de ces valeurs et les raisons qui amènent à les enseigner, les soutenir et les défendre.

g)Au qualificatif de valeur commune, je préfère celui de valeur partagée. Eneffet, la notion de valeur partagée implique une décision personnelle d'adhésion à cette valeur. Elle traduit la dynamique qui fait passer de la valeur héritée (dans la famille, le milieu social, la religion, etc.), à la valeur intériorisée à laquelle on adhère personnellement. Cette dynamique et ce passage se fait à l'école, dans les associations, par la prise de conscience des autres pensées et de l'existence de stéréotypes, par l'ouverture à l'autre dans les discussions voire les confrontations avec d'autres, par une analyse critique des valeurs héritées. La valeur partagée est une valeur pensée par soi-même, différente du mimétisme sociologique. Il est bien évident qu'une valeur partagée peut-être la même que la valeur héritée dont elle est issue, mais elle est devenue personnelle. Valeur partagée veut dire aussi valeur vécue avec d'autres devenant ainsi par ce témoignage signe, puis éveil et invitation au partage de cette valeur.

4) il me paraît important de ne pas confondre « censure » et « contrôle, correction,

validation ». La censure est l'interdiction de l'expression de certaines idées ou de la publicité de certaines actions «jugées par le censeur» inopportunes ou contraires à son objectif. Au contraire, le contrôle est là pour s'assurer de la justesse de l'information proposée, pour éviter la propagation d'erreurs factuelles ou de faux bruits. Autant la censure est à rejeter, autant le contrôle est nécessaire pour la crédibilité d'une expression orale ou écrite.

5) Je propose d'ajouter une ou deux valeurs à la liste proposée par Mme Elkoubi à laquelle j'adhère, et la reformulation de certaines de ces valeurs :

-non seulement la justice, mais le pardon en plus (mais non à la place de) la justice, puis la réconciliation

-Respect mutuel, plus que tolérance. La tolérance n'implique pas en effet le respect de l'autre et le souci de le connaître et de le reconnaître tel qu'il dit qu'il est et non tel que je pense (ou la société pense) qu'il est.

- Attitude interconvictionnelle, ce qui implique l'acceptation de se faire questionner par l'autre, accepter la critique de l'autre non pas comme une agression, mais comme un appel à approfondir

- Solidarité pouvant aller jusqu'à l'amour.

-Séparation du religieux et de l'Etat, pour éviter toute instrumentalisation de la religion, préserver les libertés de religion (et de ne pas avoir de religion), de conscience et d'expression et permettre la mise en œuvre des droits de l'Homme, notamment l'égalité homme/femme.

-épanouissement et accomplissement personnel, ce qui implique une soif de spiritualité laquelle est une spécificité de l'être humain et non une spécificité religieuse (un athée est porteur de spiritualité, comme un croyant), et ce qui implique une recherche du sens de sa vie et ce qui donne cohérence à l'ensemble des valeurs auxquelles on adhère.

-« bien vivre ensemble » qui est une des conditions essentielle de l'humanisation dont la justice et la solidarité sont des composantes. Pour ce faire, les sociétés ont établi des règles de comportement importantes A L'ÉPOQUE ET DANS LE CONTEXTE SOCIO- POLITIQUE où elles ont été établies, MAIS ces règles liées à une culture et une époque ont été érigée dans de nombreux cas par les religions en règle divine absolue et immuables et donc maintenues à une époque où elles ne font plus sens et deviennent sources de division allant pour certaines règles jusqu'à séparer le « pur», le « fidèle » qui respecte ces règles et T « impur» ou le «renégat» qui ne respecte pas ces règles. D'où l'importance d'une réflexion sur ces coutumes dans un dialogue inter et intrareligieux en prenant en compte la dimension culturelle de ce dialogue.

6) La transmission et l'intériorisation de ces valeurs donnent donc un grand rôle aux religions et courants de pensée, car ces valeurs sont toutes (sauf peut-être la séparation du religieux et de l'Etat) prônées, voire suscitées par les religions et courants de pensée.

7) MAIS, car il y a un mais, les jeunes ont perdu confiance dans les institutions (qu'elles soient religieuses, politiques ou syndicales) à la fois par soif d'autonomie et par défiance. Ce constat a été traduit par Grâce Davie par la fameuse expression « believing without belonging ». Pourquoi cela et que pouvons-nous faire?

-parce que les jeunes ne veulent plus que l'on dicte leur conduite et veulent se déterminer eux- mêmes. Ils ne veulent pas que les recommandations « tombent du ciel », mais ils veulent se déterminer à partir de leurs expériences et des discussions qu'ils ont dans différents groupes (dont évidemment des groupes religieux). C'est le passage de la valeur héritée à la valeur partagée !

-parce que les jeunes ne se sentent pas concernés par les décisions prises dans ces conditions, décisions qui bien souvent ne tiennent pas compte de ce qu'ils disent, même quand on leur demande leur avis ce qui est rare.

-parce que bien souvent les adultes, et parmi eux ceux qui ont des responsabilités dans ces institutions, ne pratiquent pas ce qu'ils disent. Il y a manque de cohérence entre le dire et le faire.

8) Alors que faire pour redonner confiance et développer le dialogue intergénérationnel ?

Sept propositions :

h)Développer à tous les niveaux la cohérence entre la parole et les actes, tant au sein des institutions que dans la manière dont les institutions interviennent dans la société.

i) cela implique notamment le développement du dialogue intra-religieux, tant avec les jeunes qu'avec les différentes mouvances, au sein de chaque religion et courant de pensée.

j)cela implique que les dialogues interreligieux et intrareligieux, comme les dialogues avec les responsables politiques et les religions et courants de pensée, ne se limitent pas aux responsables, mais incluent la base, c'est-à-dire pour les religions pas uniquement des clercs, mais des laïcs engagés. Il est en effet essentiel d'établir des liens entre la base et les responsables et d'impliquer tout le monde, notamment les jeunes. La présence de jeunes et de laïcs au cours de ces journées l'a clairement démontré.

d) Soutenir les parents, les enseignants et les animateurs de groupe dans leurs tâches éducatives qui sont complémentaires et développer la cohérence et la solidarité entre tous les acteurs dans l'éducation.

k)développer des lieux et des espaces de rencontre pour des rencontres, des discussions et des actions menées de façon interconvictionnelle.

l) Promouvoir la séparation de la religion et des Etats et lutter contre l'instrumentai!sation des religions tant par les politiques que par les responsables au sein des religions. Ainsi les actes extrémistes commis par des personnes se réclamant d'une religion doivent impérativement être dénoncés par les responsables de ces religions.

Intervention de François Becker Durres 2 septembre 2012 

 

 

Intervention de Gabriel Nissim à Durres Resource person panel III
Mr Gabriel NISSIM

TRANSIT - HYPERLINK .http://www.signisworldcongress.net/2009/spip.php?article70. World Catholic As- sociation for Communication (SIGNIS), France / Association Catholique Mondiale pour la Communication

(SIGNIS), France

Prise de responsabilités des jeunes dans la promotion de la compréhension, du respect et du dia- logue : risques et potentiels dans la représentation des religions et des convictions non re- ligieuses, en particulier dans les nouveaux médias

1. Dans une enquête récente menée au Royaume Uni sur l’usage de Facebook par les jeunes, on leur demandait combien chacun avait créé de profils personnels sur Facebook. Réponse : chacun en avait au moins deux – pourquoi deux ? « Un que les parents connaissent et un autre, le vrai, que les parents ig- norent, pour dialoguer avec leurs amis... »

S’il est bien un lieu où les jeunes se sentent à l’aise, où ils s’expriment et se rencontrent, ce sont les nou- veaux médias. C’est pourquoi, puisque le thème de notre rencontre est celui de la prise de responsabilité des jeunes pour promouvoir le dialogue entre les cultures, les religions, les convictions, il est nécessaire d’examiner la façon dont la pratique d’Internet et des réseaux sociaux peut influer positivement ou néga- tivement sur ce dialogue.

Depuis qu’Internet existe et se développe, on constate les potentialités considérables de ce qui est loin d’être simplement un « nouveau » média. Internet en effet n’est pas un média de plus par rapport aux mé- dias traditionnels (presse écrite et audiovisuelle) : non seulement il a complètement modifié l’ensemble du champ médiatique, mais il est devenu un véritable nouvel espace social. Car sa caractéristique principale c’est justement d’être un « Net », un réseau d’interconnexion, sur lequel chacun peut s’exprimer librement, à condition d’y avoir accès. C’est donc un espace d’interactivité, permettant à chacun d’émettre comme de recevoir – donc précisément un espace potentiel de dialogue. Nous sommes ainsi passés d’une communi- cation de type vertical à une communication de type horizontal. Avec deux conséquences entre autres : D’abord, dans le domaine des droits de l’Homme : puisque chacun peut diffuser des contenus à destination potentiellement universelle, il lui faut aussi savoir mesurer sa responsabilité, pour lui-même et pour les autres.

Ensuite, dans le domaine de l’éducation, les jeunes accordent désormais plus de confiance au « pair » qu’au « père ». La figure de l’autorité, paternelle ou institutionnelle, passe au second plan par rapport aux « amis ».
2. Quant aux conséquences pour le dialogue interculturel et interreligieux, cette communication interactive offre des possibilités nouvelles considérables :

Dans le domaine de la connaissance des autres, grâce à l’accès immédiat et quasi-illimité à tous docu- ments et études : tout ce qui concerne les autres est disponible sur Internet. Sur cet espace de socialisa- tion sans limites, chacun peut établir des relations avec des gens de tous horizons au-delà des frontières de tout genre. Le langage d’Internet est commun entre tous les utilisateurs du Net : c’est un langage tran- sculturel et transreligieux, au-delà des différences culturelles.

Pourtant, on peut aussi se comporter sur le Net dans un esprit tout différent. En fait, bien souvent, on y cherche à rencontrer un « lointain semblable » plutôt que le « prochain différent ». Autrement dit, au lieu de chercher le dialogue avec des gens différents, on cherche à se conforter en rencontrant des gens qui partagent vos opinions et vos centres d’intérêt. Beaucoup de sites se créent, y compris dans le domaine religieux, qui « utilisent » Internet uniquement comme un outil pour diffuser leurs opinions et gagner de nouveaux adhérents à la cause qu’ils défendent. Bien entendu cela est légitime, mais on est alors dans l’affirmation identitaire, bien loin du dialogue.

De même, beaucoup sur Internet affirment brutalement leurs opinions de façon unilatérale. Cela est fa- vorisé par le caractère « virtuel » du Net comme si l’absence d’une présence physique en face de soi libérait des pulsions de violence. Cela peut aller jusqu’au harcèlement, à l’intrusion dans la vie privée, à la diffusion de faux messages et au « discours de haine ». On est alors devant un problème difficilement maîtrisable, lié à la liberté d’expression. Les professionnels des médias traditionnels savent que la liberté d’expression n’est pas un absolu sans limite, mais qu’elle comporte une responsabilité de la part de celui qui s’exprime, conformément au paragraphe 2 de l’article 10 de la CEDH. Ce n’est pas le cas des nou- veaux « acteurs » pour les contenus qu’ils diffusent sur le Net (« users generated content ») : la plupart du temps ils ne sont pas conscients des limites à respecter. Et quand on sait que ce sont aujourd’hui pas moins de 2,5 milliards de contenus qui sont téléchargés chaque jour sur Facebook, dont 300 millions de photos, il est évident que d’une part c’est une masse impossible à réguler, et que d’autre part inévitable- ment beaucoup de ceux qui s’expriment ne seront pas conscients que les droits de l’Homme doivent

s’appliquer on line comme ils s’appliquent off line.
Or ce qui se passe sur Internet est tout simplement le reflet et la manifestation d’une société mondialisée, pluriculturelle et plurireligieuse dans laquelle le dialogue, le respect et la compréhension mutuels ne vont pas du tout de soi, mais demandent un effort permanent et organisé de la part de tous les acteurs et corps sociaux. Le dialogue et le respect mutuel ne sont pas seulement de belles idées, c’est une nécessité so- ciale urgente.
3. En fait, devant l’autre différent, ce que je vois d’abord, c’est sa différence. C’est seulement dans un sec- ond temps que je le reconnais comme mon semblable. Cette reconnaissance est la base du respect de l’autre comme être humain comme c’est aussi le fondement du dialogue interculturel et interreligieux. Une telle reconnaissance, la plupart du temps, n’est pas une attitude spontanée : elle a besoin d’être éveillée en chacun.
L’éveil est un mot qui est commun à de nombreuses religions et spiritualités. C’est un mot qui dit toute une attitude pédagogique et qui peut s’appliquer aux relations intergénérationnelles comme entre maître et dis- ciple. C’est une attitude qui exprime une profonde confiance dans l’être humain, car l’on suppose que cet être humain est porteur de potentialités positives considérables, y compris dans les situations difficiles ou conflictuelles. L’ « éveil » dit en fait que ces potentialités ont besoin d’une « é-ducation » pour venir au jour. Non pas seulement d’une transmission de connaissances ou de techniques (dans le domaine d’Internet, beaucoup pensent qu’il suffirait d’une telle formation), mais d’une éducation – et telle est bien la perspec- tive du Conseil de l’Europe comme des religions et courants de convictions.
De fait quand on rencontre des jeunes, on constate à la fois une réelle difficulté à franchir les barrières cul- turelles ou de convictions, et aussi une immense capacité d’enthousiasme pour des valeurs universelles, pour la rencontre et le dialogue. Qui de nous, quand nous étions jeunes, n’a pas eu le désir et la joie de rencontrer des jeunes d’autres pays, d’autres cultures et religions ? Il suffit d’éveiller les jeunes à ces per- spectives, de les encourager, de leur proposer des pistes, de créer des occasions, pour qu’ils se lancent dans le dialogue. Ce sont eux qui sauront alors transposer ces initiatives sur Internet et sur les réseaux sociaux.
A nous donc – Conseil de l’Europe, Etats membres, religions et convictions, société civile – de mettre en place les moyens d’une véritable éducation au respect mutuel et au dialogue, en particulier sur Internet, et de proposer aux jeunes des initiatives dans cette direction. A nous ici d’en débattre. Mais soyons-en sûrs : une fois éveillés à ce dialogue, ils seront les acteurs enthousiastes d’un dialogue au-delà des frontières. 

 

Intervention de James Barnett 

James Barnett : Rapporteur : Group III : Dürres
Pour le tirage au sort je pense que je suis le perdant. Je dois rédiger mon rapport dans les dix minutes. Les autres rapporteurs avaient une nuit pour réfléchir ! En tous cas voilà de quoi il s'agit !
Le titre pour le travail du groupe, c'était :
« Prise de responsabilités des jeunes dans la promotion de la compréhension, du respect et du dialogue : risques et potentiels dans la représentation des religions et des convictions non religieuses, en particulier dans les nouveaux médias »
A l'ouverture de la séance le débat s'agit du bon internet et du mauvais internet. Le bon internet : c'est favoriser les jeunes et les jeunes favorisés. On se réfère à ceux qui ont moins de vingt ans - parfois un peu plus. Ils sont nés avec l'internet.
Dans le contexte du bon internet on rencontre la favorisation des jeunes favorisés. Ca veut dire les jeunes qui arrivent à partager des informations pertinentes et qui savent également utiliser les informations qu'ils reçoivent.
Par rapport au mauvais internet nous mentionnions les jeunes malavisés ou même dupés. Parfois ils font un mauvais usage de l'internet, parfois ils sont bafoués ou égarés par les sites qu'ils visitent. Par conséquent l'éducation et la formation doivent faciliter le discernement. On pourrait s'appuyer sur le projet du Conseil de l'Europe qui s'agissait de l'enseignement de l'histoire. Les étudiants étaient invités à lire des documents, en particulier les document publicitaires ou la propagande. La tâche c'était l'identification des buts inavoués ainsi que les objectives des matériels qui faisaient semblant d'être innocents.
En travaillant dans le contexte du Conseil de l'Europe et de ses valeurs - y incluses les valeurs universelles - on nous rappelait que l'internet n'est pas un moyen de transmission des valeurs tandis qu'il est une source de connaissances. C'était une sorte d'analyse des paramètres et de l'utilité de l'internet, c'est à dire d'un outil contemporain et important. On s'interroge sur la possibilité de se servir de l'internet pour expliquer la conviction compte tenu du Rapport Brasseur sur la Dimension Religieuse du Dialogue interculturel. Le rapport se réfère (plus ou moins exclusivement) aux valeurs universelles et aux convictions religieuses.   
Nous disions que l'internet est mal adapté aux recherches parce que être chercheur engage une certaine facilité ainsi qu'une investigation originale. Nous avons fait sortir le contraste entre Wikipédia et des recherches originales et nous nous inquiétions par rapport aux recherches plagiarisantes. Wikipédia sert parfois en tant qu'introduction mais il faut vérifier les informations.
  • Néanmoins on peut télécharger des documents nombreux en format pdf ou ePub. En particulier :
  • des documents anciens qui ne sont pas protégés par les droits d'auteur
  • des documents officiels
  • des bonnes photos des manuscrits anciens.
On a noté que l'utilisation d'un clavier serait une "sécurité", c'est à dire que la discussion en internet pourrait être plus ouverte car on est "protégé" par le clavier. Chercher in internet est souhaitable mais ce n'est pas la rencontre des experts.
On mentionna l'extrémisme religieux et le discours de la haine. Ils sont trop répandus. En revanche on s'est rendu compte des réseaux d'amitié et de l'amour. Un participant mentionna les possibilités de contacter des personnes qu'on aime ou de visiter des lieux spéciaux. On a également parlé la chaire (d'un endroit religieux) et de la conversation autour de la table de la cuisine. Le "web" ne s'adapte pas à la rencontre directe et personnelle.
On doit savoir interpréter ce qui se passe en ce qui a lieu. Ceux qui se servent de l'internet doivent savoir distinguer l'expression d'un avis et l'énonciation des préjugés.
Compte tenu de "l'ouverture" de discours qui se fait à travers l'internet, (par moyen d'un clavier) on risque un discours de trivialités. Le niveau du discours des réseaux sociaux est pertinent. Néanmoins l'internet est une ressource importante qui fournit beaucoup d'informations, soit les sites soit les réseaux.
Le contrôle de l'internet est toujours un problème car on voudrait éviter les abus et les incidents excédents. Néanmoins une certaine liberté d'utilisation de l'internet était à l'origine du printemps arabe.
On s'intéressait au concept d'identité. L'importance d'une identité est universelle, elle s'exprime par expression française être bien dans sa peau. L'expression implique une sécurité personnelle ainsi que l'intégrité de la personnalité. Donc l'identité facilite la reconnaissance de l'autre.
En revanche une conséquence possible de l'internet, c'est "la lobotomie de l'identité". D'ailleurs, il se peut qu'une conséquence de l'internet soit "une lobotomie de l'identité". Parmi les conséquences on remarque des sources de conflit, tandis que la rencontre en internet serait un contact personnel particulier.
Il y a une question de vocabulaire français. "Islamique" c'est l'adjectif du mot "Islam" mais "islamiste est péjoratif car le mot s'agit d'un certain extrémisme. En revanche on ne trouve pas "juiviste" des Juifs, ni "christianiste" des chrétiens. Il se peut que ce soit signifiant.
Une éducation aux droits de l'homme est nécessaire pour comprendre les questions, y incluses celles des droits de l'homme, de l'extrémisme etc !
Un principe global serait la responsabilisation et l'habilitation des jeunes pour qu'ils influencent ce qui se passe y inclus les médias. On proposa quatre catégories :
  • Les jeunes comme  individus
  • Les OING de jeunesse
  • Les OING religieuses
  • Les jeunes comme journalistes.
En conclusion, il va de soi que la question soit complexe. Elle est également importante. Il s'ensuit d'une liberté sans bornes le risque des abus, la haine, etc. mais un contrôle trop strict empêche la liberté d'expression ainsi que le proteste tel que celui du printemps arabe...
James Barnett
le 12 septembre 2012
Intervention de Michel AGUILAR 
Monsieur le Ministre,
Madame la Directrice,
Excellences,
Mesdames et Messieurs, chers Ami(e)s.
1. Permettez-moi, d’abord, de relayer ici le message des dignitaires du bouddhisme en Europe qui expriment leur gratitude au Comité des Ministres qui convie leur représentant à ces rencontres depuis 2011.
2. La ligne d’horizon des jeunes générations est largement conditionnée par la puissance d’impact des transformations socio-économiques et par l’avènement de numérique ; les deux se superposent, créant un environnement notoirement différent de celui que nous avons connu dans la période précédente.
3. Ces changements sociétaux de grande ampleur sont métabolisés par les jeunes générations de diverses manières :
4. On parle ici où là de génération sacrifiée, en tout cas d’une génération à laquelle on ne donne pas l’espace qu’il faudrait. Effectivement, certains jeunes construisent leur compréhension du monde et de la société en intégrant l’idée d’un ’’déficit de place au monde’’ comme une humiliation. L’humiliation est une mauvaise conseillère qui engendre un esprit revanchard.
5. D’un autre côté, il est rassurant de constater que, selon des études de qualité, nombre de jeunes accordent une place centrale aux valeurs des DH et à celles qui fondent la démocratie. Toutefois, ils manient ces valeurs à partir d’une forte exigence d’autonomisation de la personne. Ce qui constitue aussi une nouveauté aux effets surprenants.
6. Entre esprit de revanche et attachement aux valeurs fondamentales, de nouvelles hiérarchisations des valeurs se dessinent. Elles sont parfois inattendues.
7. L’apparition de nombreuses initiatives rend optimiste quant à la prise en main des valeurs fondamentales par nos successeurs, même s’ils les abordent différemment que nous le fîmes.
8. Mais, ceci n’exclut pas que le danger rôde : Dans nos commissions et groupes de travail au Conseil de l’Europe, nous sommes suffisamment alertés sur les coups de ressac que subit la démocratie.
9. Les dangers et les incertitudes qui menacent les DH et la démocratie génèrent des peurs, des frustrations, des désillusions des rancoeurs et toutes sortes de souffrances.
10. Deux grandes causes sont à l’origine de ces souffrances :
• Le désir qui devient avidité insatiable et intolérance, obscurantisme et
communautarisme.
• La compétition qui s’impose tout au long de la vie, depuis les bancs de l’école
jusqu’à la fin de la vie professionnelle où les seniors doivent triompher des plus jeunes s’ils veulent finir leurs carrières.
11. Tous ensemble, dans cette salle, témoins des religions et courants de pensée, nous constituons un immense potentiel d’antidotes à ces souffrances car nous sommes essentiellement des porteurs de paix, de bienveillance, de respect de la dignité d’autrui. Nos travaux communs prouvent que nos coopérations sont fructueuses !
12. S’agissant des valeurs fondamentales, nous constatons que nos validations divergent parce que nos convictions diffèrent. Mais dès que le stade de la validation est dépassé, il est clair que nous, théistes et non-théistes, partageons les mêmes compréhensions et défendons les mêmes modalités d’action au service des droits de l’Homme et de la démocratie. Rien n’empêche le respect mutuel de nos convictions respectives dans un esprit de coopération, d’autant que ... :
13. Les études récentes témoignent d’une remontée de la religiosité chez les jeunes. Cette relève potentielle peut être une aubaine pour la dimension religieuse du dialogue interculturel pour autant que nous continuions à développer des coopérations inspirantes.
14. Je conclurai en formulant trois souhaits :
1. Que les jeunes soient nombreux à s’impliquer dans des organisations religieuses et les courants de pensée ; qu’il s’agisse des religions nouvellement implantées ou de celles auxquelles ils sont culturellement reliés par leur naissance. L’important, en effet, est de chercher la Vérité et de développer la Sagesse.
2. Ce qui émane de l’attitude intérieure d’une personne, d’un groupe, est plus puissant que tout prosélytisme. Il dépend de nous que les propositions finales que nous formulerons demain à l’issue des Rencontres 2012 de la dimension religieuse du dialogue interculturel, soient réellement inspirantes pour les jeunes.
3. Dans une société rugueuse, les jeunes attendent des religions et mouvements de pensée des messages d’apaisement et de coopération fraternelle. Recourons aux moyens modernes de communication pour rendre repérable le fait que les religions savent se respectent mutuellement et coopèrent face aux défis majeurs.
Je vous remercie. Michel Aguilar