Le G3i et la Conférence des OING du Conseil de l’Europe se sont à nouveau réunis pour, cette fois, réfléchir à la mise en œuvre des articles 11 et 17 du TFUE. Une des conclusions de ce colloque est la proposition de création de lieux et d’espaces de rencontres interconvictionnelles à deux niveaux : l’un permettant à chacun de s’ouvrir à et s’enrichir de la conviction de l’autre pour approfondir sa propre conviction et arriver à une conviction personnelle qui peut être l’intériorisation de la conviction héritée de sa famille et de son milieu social ou différente, l’autre. permettant aux instances de décision européennes de consulter de façon interconvictionnelles, c’est-à-dire en même temps dans un même lieu, des citoyens européens de toute conviction, religieuse ou athée, représentants d’institutions religieuses et représentants d’ONG compétentes.

 L’Europe s’étant construite et agissant au quotidien dans le respect d’un processus démocratique, il est important d’y être fidèle par l’institution de lieux qui permettraient aux groupes de convictions de s’exprimer. Le développement de la citoyenneté européenne y serait simultanément renforcé.

La mise en place de tels lieux contribueraitainsià renforcer notablement la cohésion sociale et permettrait de répondre à la limite actuelle des institutions européennes concernant leurs critères de sélection (assez obscurs qui laisse de côté tout un pan de convictions) des personnes et des organisations qu’elle consulte et qui sont invitées à prendre part à la discussion dans les débats préparatoires à l’élaboration des politiques en Europe. La conviction et la religion ne se recouvrent pas. 

Bien que nous puissions nous féliciter des nombreuses avancées opérées par le Conseil de l’Europe – nous faisons référence entre autres aux rencontres annuelles sur la dimension religieuse du dialogue interculturel, au rapport Brasseur de 2011, etc. –  la mise à l’écart d’un certain nombre de personnes des lieux de débats publics provoque des frustrations qui risquent de se décliner en diverses réactions, allant d’un « rejet pur et simple vis à vis d’une Europe ressentie comme technocratique et non préoccupée par des questions concernant les peuples », à des comportements violents provoqués par le sentiment d’exclusion du système démocratique. La diversité doit être transformée en source de force. 

Aussi, la démarche interconvictionnelle que propose le G3i – exemple même de ce que « devrait être l’essence de la démocratie participative » - réponds non seulement aux défis de l’Europe actuelle mais  demande également une « libre adhésion à un effort de compréhension mutuelle de dépassement des différences de reconnaissance" tout en reposant sur « l ’égalité en droits de tous ceux qui s’inscrivent dans son processus ».